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La voie du crayon

Oui, c’est bien d’un crayon à papier dont il est question. Et c’est systématiquement la première étape de mon processus créatif. Que je travaille sur un brandbook, un logo, une affiche, un post social media, un motion design ou une illustration. La première chose que je fais, c'est de prendre un crayon et un carnet.




Peace & Gomme


Certain·e·s me diront qu’ils n’ont pas été formé·e·s au dessin, qu’ils ne sont pas à l’aise avec l’idée de commencer par un croquis et qu’ils préfèrent faire leurs recherches graphiques directement sur l’ordinateur. Je vous rassure, mes carnets sont bourrés d’annotations et de gribouillis. Au moment où je prend mon carnet et mon crayon, ce n’est pas pour faire un chef d’œuvre.. Le beau, il vient plus tard.


Lors de mes études d’arts, beaucoup de mes profs m’ont forcé à changer de médium (fusain, pastels, acrylique, papier découpé, etc), parfois même à changer de main et même à ne pas regarder ma feuille pendant que je dessinais ! Sur le coup, je me suis vraiment dit “les profs d’arts c’est vraiment des allumé·es. Qu’est ce qu’iels ont fumé dans les 70’s ?” Mais en réalité ça m’a énormément aidée. Je ne sais pas quel était leur but en faisant ça, mais ce qui est sûr c’est que j’ai appris que mon outil n’était pas le fondement de ma créativité. Il fallait que mon instrument de création n°1, ce soit mon cerveau et que l’outil soit… eh bien un outil.





Nos logiciels sont des outils, oui mais de quoi ?


Figma, Photoshop, Illustrator, Procreate : nos outils ont beaucoup évolué pour améliorer notre expérience de créatif. C’est quelque chose de positif, ce serait idiot de ne pas le reconnaitre et en profiter. Je prends un plaisir incroyable aujourd’hui à faire un gif animé en 10min sur Procreate alors que je pouvais m’arracher les cheveux sur Photoshop pendant 1h.


Lorsqu’on voit la fluidité de création sur Figma, on ne peut que se réjouir qu’une nouvelle génération d’outil UI/UX ait vu le jour. Figma, Sketch, Adobe XD, enfin des outils pensés pour le travail d’UI designer. Parce qu’entre nous, faire de l’UI sur Photoshop, un logiciel créé à la base pour la retouche photo, ça commençait à frôler l’absurde. Alors si c’est tellement formidable les outils numériques, pourquoi est-ce que je vous parle de crayon ?


Eh bien pour moi, le logiciel n’est pas un espace de réflexion créative. J’utilise Procreate pour faire de l’illustration, Photoshop et illustrator pour faire du graphisme et Figma pour faire de l’UI design. Mon espace de réflexion, c’est mon carnet.





Votre ordinateur ne contient pas que votre outil


Avec Figma, on est arrivé au climax de la rapidité d’excécution et de la collaboration. Avec cet outil, vous travaillez dans une fenêtre de votre navigateur (donc vous pouvez bosser de n’importe où) et vos collaborateurs peuvent se connecter via la même URL pour voir l’évolution, laisser des commentaires ou bien participer en même temps que vous.


Figma est donc un excellent outil de collaboration. Mais est-ce bien le meilleur outil pour tester des choses ? poser vos concepts créatifs ? est-ce que quelqu’un va se connecter pour voir ce que vous faites ? est ce que tout ces onglets ouverts autour, dans votre navigateur, vous aident à vous concentrer ? avez-vous votre Chat pro d’ouvert à côté ? les notifs de mails sont-elles activées ? Spotify est-il encore lancé sur votre podcast favori ?


Au même titre que vous préférez sortir de Figma pour faire la retouche d’une photo que vous allez intégrer dans votre design, personnellement je préfère quitter mon ordinateur pour réfléchir. Entre mon idée de créa et le carnet, il n’y personne d’autre que moi et il n’y a qu’un chemin, c’est le crayon.





Pour réussir, il faut rater. Et bien.


Ça fait très titre de livre à succès sur le management mais c’est vrai. Bien sûr on peut rater sur Photoshop, mais dans ce cas-là, rater me prendra plus de temps et de compétence technique : ouvrir un fichier, choisir la taille de l’image, le profil colorimétrique, choisir un outil, la taille de l’outil, la couleur, ouvrir un calque, puis enfin … rater. Faire un deuxième plan de travail et recommencer. Ça fait beaucoup d’actions juste pour rater, vous ne trouvez pas ? Vous pensiez être dans un processus de recherche ? Vous êtes déjà dans la réalisation.


De plus, la sensation d’échec est beaucoup plus désagréable quand on a passé 20mn à tester une piste sur Photoshop que lorsqu’on a fait un croquis en 5mn. Un coup de crayon suffit pour voir si la composition de cette affiche marche, ou si telle contre-forme de lettrage pourrait servir au logo, ou si écrire "- 50% sur le jambon de parme” ça fait joli dans une forme de cochon.


Et si comme moi, rater c’est votre passion, vivez-la à fond : n’ayez pas de gommes.

Ce qui semble raté aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain.

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