
Récemment j'ai prêté mon crayon à la MSDE, le Mouvement de soutien aux défenseur·es de l’environnement : l'association a pour objectif de soutenir les activistes dans leur combat judiciaire, d'informer et de sensibiliser sur la répression subie par les militants écolo. Et pour ça, nous sommes plusieurs à venir suivre les audiences et documenter ce qui se passe derrière les portes des palais de justice. Le 13 février je suis donc allé documenter en dessin le procès d'un activiste d'Action Justice Climat poursuivi en justice. L'objectif est de construire un contre-récit et de garder en mémoire comment notre société traite juridiquement des militants qui défendent le vivant, par des manifestations et des actions de désobéissance civile.
La justice en France est publique, il est cependant interdit de filmer, d'enregistrer ou de photographier un procès. Les archives judiciaires sont donc entre les mains de la justice et des journalistes qui viennent suivre certains procès médiatiques. Le croquis d'audience est une pratique ancienne qui connaît ses débuts au 16e siècle sous la forme de gravure et connaît son essor par la suite avec le succès de l'illustration de presse. Pour ma part, je n'avais jusqu'ici jamais assisté à un procès et j'étais totalement novice quant au déroulement d'une audience.
L'envie m'est venu il y a quelques temps. J'écoutais Elise Costa, autrice et journaliste, dire dans une de ses chroniques judiciaires que tout le monde devrait au moins une fois dans sa vie assister à un procès. Et c'est en voyant passé sur instagram une annonce de la MSDE que je suis finalement passé à l'acte.
Le 13 février 2025 au matin j'étais donc au tribunal de Paris. Je vous laisse avec le récit en image :













Si certaines affaires sont très médiatisées et intéressent fortement les rédactions, d'autres laissent leurs secrets derrière les portes des salles d’audience. L'ardeur avec laquelle notre société traite les activistes écolos comme des terroristes, à une époque où les conséquences du dérèglement climatique mettent en péril nos vies futures, est effrayante. Heureusement, de belles et grandes mobilisations récentes nous ont montré que nous pouvons gagner et défendre le vivant. Je pense notamment à la libération de Paul Watson, ou encore l'annulation du chantier de l'A69.
J'espère que ce petit reportage dessiné vous aura donné envie de passer les portes d'un tribunal, mais aussi de vous intéresser à ce sujet particulièrement intéressant : qui dépense toute cette énergie à poursuivre des écolos qui défendent nos vies et notre planète, et quels sont leurs objectifs ?